Comprendre la bonne gouvernance et ses intérêts

Comprendre la bonne gouvernance et ses intérêts

La bonne gouvernance fait traditionnellement référence à la gestion des affaires nationales par l’Etat. L’idée de départ était de surveiller les dépenses que les élus et les hauts fonctionnaires pouvaient réaliser avec l’argent des contribuables.

Le concept a été théorisée en 2008 selon 12 grands principes définis par le Conseil de l’Europe. Ils couvrent des questions telles que la participation des citoyens aux décisions, la tenue d’élections conformes au droit, la réactivité face aux attentes des citoyens, l’efficacité et l’efficience, la transparence, le respect des lois et des décisions de justice, le comportement éthique, l’amélioration continue des compétences, l’ouverture aux changements et à l’innovation, le développement durable, la bonne gestion financière, le respect des droits de l’homme et de la diversité culturelle, la responsabilité et l’obligation de rendre des comptes...

Regarder la video du Conseil de l'Europe sur la bonne gouvernance : https://www.youtube.com/watch?v=mgmrc--x3ao

Alors quel est l'impact de bonne gouvernance sur les citoyens et les entreprises?

Ces dernières années, le terme de bonne gouvernance a atteint les entreprises privées. D’abord parce que les principes sont vertueux et que l’idée d’entreprises responsables plait (voir la video sur la RSE). Ensuite, parce que les PPP – partenariats public privés - se sont développés. Ce concept permet à l’Etat de faire appel à des entreprises privées pour réaliser des grands projets d’infrastructure. L’Etat passe aussi de nombreuses commandes à des entreprises privées et il faut être sûr que l’argent public soit bien dépensé et serve au maximum l’intérêt commun.  Par extension, l’Etat a aussi des prises de participation dans près d’une centaine entreprises (APE). Enfin, l’évolution des mentalités exige progressivement de l’Etat qu’il ne finance pas des entreprises aux méthodes douteuses et opaques.

Les intrications entre public et privé sont ténues et la notion de bonne gouvernance a donc petit à petit gagné la sphère du privé. Comme nous allons le voir, la bonne gouvernance peut doit avoir des conséquences positives sur notre économie.

Mais, pour faire simple : qu’est-ce que la bonne gouvernance et pourquoi le concept est flou ?  Le principal problème est que chaque pays, région ou entreprise a sa propre interprétation, en fonction de sa culture ou de ses intérêts. Du coup comme tout ce qui est flou : c’est mal ou peu appliqué. Pour faciliter la compréhension, on a résumé l’idée en 4 points

  • La clarté et la transparence des activités de l’entreprise à moyen et longs termes
  • La compétence des salariés et leur capacité à effectuer la mission dont ils ont la charge
  • L’honnêteté et la transparence dans les comptes de l’entreprise
  • L’intégrité des dirigeants et la confiance qu’ils suscitent autour d’eux

Etre clair et transparent dans ses activités en particulier à moyens et longs termes

En étant salarié ou en ouvrant les journaux, on connaît facilement les ambitions d’une entreprise à court terme. Mais qu’en est-il des ambitions à moyen terme et de la mission à long terme ? Plus la vision et les méthodes sont claires, transparentes et formulées à l’avance, plus les citoyens, les employés et les autres parties prenantes peuvent réagir tôt et de façon adéquate dans un contexte qui change.

Cette communication aurait sans doute évité à de nombreuses boites de fermer suite à une mauvaise gestion. La mauvaise gestion et le mensonge des décideurs peut conduire à la faillite d’une entreprise. Ce fut le cas pour de multiples entreprises comme ENRON (2001), ANDERSEN (2002), WORLDCOM ou PARMALAT (2003), LEHMAN BROTHERS (2008) ou encore l’affaire MADOFF où des clients, employés, actionnaires et fournisseurs ont parfois constaté, impuissants, la fermeture de l’entreprise du jour en lendemain sans avoir de recours. Ce manque de transparence et de planification peut aussi conduire à des problèmes de santé publique ou de sécurité dans le cas d’un gouvernement.

Etre compétent pour le poste qu'on occupe

Il faut engager les bonnes personnes pour les bons postes, même si un ami ou un membre de sa famille est dans le besoin et vous sera certainement loyal. Quelqu’un qui n’est pas compétent ne va pas prendre les meilleures décisions pour l’entreprise. Il risque aussi de ne va pas prendre les risques nécessaires : il faut que la personne puisse opposer son avis en toute connaissance de cause à son supérieur hiérarchique. Pour un patron, embaucher des gens dociles qui n’auront pas la liberté de juger d’une situation par euxmêmes et de présenter l’éventail complet des options peut lui couter son avantage compétitif.

Devoir rendre compte des dépenses 

cela veut dire être transparent et cohérent dans ses dépenses et pouvoir justifier des montants. Dans le cadre des commandes publiques, il faut commencer par publier des appels d’offre pour être sûr qu’un maximum d’entreprises puissent proposer leur service et que celle qui réponde le mieux aux attentes et au budget remporte le marché. Cette transparence est censée éviter que les décideurs publics ne signent des gros chèques à leurs copains qui en reverseraient une partie sous le manteau. Cette question des dépenses est en partie l’affaire récente de Carlos Goshn avec ses contrats à Oman et au Liban. C’est aussi ce qu’on a reproché à l’ANPE lorsque qu’en 2004, l’agence a dépensé 2,4 millions pour son changement d’image.

  • On dit aussi que c’est comme ça que les rondspoints ont fleuri en France : avec des prix impossibles à estimer, les ronds-points en France sont 5 fois plus nombreux qu’en Allemagne ou en Angleterre.

Pour éviter les abus, il faut donc faire contrôler les décisions de l’exécutif par des comités de surveillance et de régulation. Le rôle des observatoires, des ONG, des associations et des médias est aussi fondamental : plus les organes de surveillance sont nombreux et indépendants, plus le risque de corruption est maitrisé. 

Seulement, ce contrôle externe suppose que les informations soient disponibles, compréhensibles, partagées et honnêtes. Et là, certaines entreprises sont passées maitres dans l’art du camouflage des organes de décision et des structures financières

L’intégrité du dirigeant et la confiance qu'il suscite

Il faut que les décisions soient prises pour le bien général, et c’est là que le rôle croissant de la RSE prend toute son importance. Un manque de confiance et une mauvaise redistribution des richesses contribue à une économie instable et à des crises sociales résultant de situations d’injustice. Selon l’ONG Transparency International rien ne bouge en matière de corruption depuis quelques années. La France stagne à la 23ème derrière les Emirats Arabes unis et loin derrière l’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse où les pays du Nord. https://www.transparency.org/cpi2019?/news/feature/cpi2019

Avec le développement de la mondialisation et la complexification des mesures fiscales et administratives, le principe de bonne gouvernance s’opacifie. 

Les labels et certifications se multiplient pour essayer d’endiguer le problème (voir nos vidéos sur le sujet). La meilleure solution pour remédier aux problèmes de bonne gouvernance reste la transparence, le partage d’information et la réputation des entreprises. C’est ce que nous encourageons avec Rate A Company ; un outil en ligne qui permet à toutes les parties prenantes de faire un retour sur l’éthique et les valeurs d’une entreprise en quelques minutes.

Pour creuser le sujet, regardez la prochaine vidéo pour les nouvelles solutions mises en place pour lutter contre la mauvaise gouvernance.

Cet article est aussi disponible en courte vidéo Youtube illustrée; si vous aimez ces sujets et pour rester informé des dernières publications, n’oubliez pas la liker et de suivre notre chaine Youtube !

Commentaires