Un audit RSE est un terme qui revient de plus en plus souvent à mesure que les besoins et attentes sociétales se font de plus en plus pressants. Qu’est-ce que ça veut dire ? Comment commencer ? Surtout, qu’est-ce que ça va apporter à la performance de mon organisation ?
1. Faire un audit qui prenne en compte tous les aspects de la RSE
La RSE telle qu'identifiée par les économistes au XXe siècle prend en compte le respect de 3 piliers : l’humain, l’environnement et l'économique. La notion de responsabilité économique a été redirigée par la suite vers l’idée de gouvernance par les institutions financières à l’origine des inquiétudes sur la diminution des ressources planétaires et les répercussions dans la notion de croissance économique.
Pour ces institutions financières, l’ADN n’est pas une répartition harmonieuse des richesses mais bien l’enrichissement des investisseurs qui prennent des risques. Ces dernières décennies, le pilier économique de la RSE a été redirigé vers l'idée de gouvernance.
Un bon audit RSE efficace demande donc de prendre en considération des indicateurs sociaux, environnementaux, économiques et de gouvernance.
2. Choisir une base fiable pour mesurer les indicateurs de la RSE
Il n'est pas évident de choisir une base pour l'audit. En France, l'une des obligations pour les sociétés de plus de 50 salariés est de compléter la BDESE qui doit être mise à disposition du CSE. Si vous ne savez pas ce que c’est, on vous met le lien ici. La Base de Données Economique, Sociales et Environnementales va vous donner une idée des critères à prendre en considération. En plus, vous serez en conformité avec la loi et à l'unisson avec les autres entreprises.
Par exemple, au niveau des salariés, on retrouve des critères comme :
- La représentation des femmes et des hommes au sein de mon entreprise
- Les écarts en matière de salaire
- Le pourcentage de salariés handicapés
- Les formations dispensées à mes salariés
- Etc.
La BDESE donne des marqueurs qu’il est important de garder à l’esprit dans le développement de l’entreprise et dans la prise de décision. Commencer à répertorier ces indicateurs va permettre d’identifier des points de faiblesse. La diversité par exemple, est un critère particulièrement important dans le potentiel créatif et l’innovation d’une structure. Selon le World Economic Forum qui cite une étude du Boston Consulting Group, les entreprises avec un management plus diversifié en termes d’origine génèrent 19% de revenus en plus, en particulier à cause de leur potentiel d’innovation.
De la même façon, des écarts de salaires trop importants peuvent créer des tensions en interne et baisser la productivité ou une absence de formations peut résulter dans la baisse des compétences.
Les critères environnementaux et économiques sont également détaillés dans la BDESE qui constitue une bonne base pour un état des lieux RSE. Le calcul de ses émissions carbone, de sa consommation matérielle et de son impact sur l’écosystème est repris par de nombreux sites qui donnent la méthodologie pour le faire.
Néanmoins, la BDESE a ses limites. Notamment parce qu’elle ne considère la société qu’en huit clos avec ses salariés. Or, une entreprise vit dans un écosystème dont elle est interdépendante.
Un audit RSE et en particulier dans le cadre de la CSRD doit inclure toutes les parties prenantes. C’est à dire toutes les personnes qui sont concernées de près ou de loin par les activités de l’entreprise. Il s’agit des parties prenantes directes : clients, salariés, investisseurs et sous-traitants mais aussi indirectes : les gouvernements, les associations, les communautés locales, etc.
3. Consulter ses parties prenantes en confiance
Pour un audit RSE efficace, il est donc indispensable de consulter les parties prenantes. Parmi les 7 piliers de la RSE, il existe plusieurs notions capitales :
- Les conditions de travail
- Le respect des droits de l’homme
- Les bonnes pratiques des affaires
- Les communautés et le développement local
- La protection des consommateurs
Or, comment garantir ces fondamentaux sans demander aux principaux intéressés ? L’entreprise peut respecter les principes de la BDESE, notamment en matière d’égalité hommes/femmes mais si les femmes se sentent quotidiennement victimes de remarques ou dénigrées, quelle est la valeur de cet indicateur ? Le principe de la RSE est de faire une entreprise performante dans le temps et de créer un écosystème basé sur la confiance. Un audit RSE avec et sans le retour des parties prenantes peut changer complètement les risques et opportunités identifiés. En intégrant vos parties prenantes dans cet audit, les indicateurs que vous relèverez seront bien plus qualitatifs pour votre stratégie RSE.
Pour consulter ses parties prenantes, il est fortement recommandé de passer par un tiers de confiance. En effet, il est important que les parties prenantes puissent s’exprimer librement sans craindre des représailles. Enfin, il est courant de voir des audits réalisés en interne avoir des résultats complètement différents selon que ces chiffres soient compilés par les cadres ou par les syndicats d’entreprise comme en témoigne les deux résultats contraires sur la politique du groupe Carrefour pendant le Covid.
4. Améliorer sa performance grâce à un audit RSE clair
Le principe de la RSE tel qu’imaginé par les anglo-saxons est le « gagnant-gagnant ». Je ne dois pas vivre le respect du vivant et le durable comme une punition mais comme un moyen de gagner en flexibilité et en nouvelles opportunités.
L’aspect réglementaire européen de la RSE détourne culturellement de cet objectif de base. Le jeu semble davantage s’orienter vers un poker menteur laborieux de documents administratifs et financiers plutôt que de susciter de l’émulation pour innover et créer de nouvelles richesses (qu’elles soient matérielles ou immatérielles).
Un audit RSE efficace mesure donc des indicateurs portant sur les 3 piliers de la RSE et doit encourager la participation des parties prenantes. Il faut également que l’annonce et la procédure d’audit restent transparentes, claires et incitatives pour apporter des données fiables. Selon la phrase de Boileau « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». Une méthodologie opaque et des phrases peu claires auront tendance à démotiver et entraîneront davantage de réponses erronées. Sans compter sur les soupçons de greenwashing, en particulier auprès des nouvelles générations formées à la RSE, habituées à des discours simples et sincères.
La forme de l’audit est donc tout aussi importante que le fond pour réunir un maximum de données exploitables. Ces mesures, clairement formulées, récoltées et encadrées par des experts de la RSE permettent dans 99% des cas d’identifier les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités (SWOT) sous l’angle du développement durable. L'analyse SWOT permet d’identifier de nouvelles solutions performantes. La participation des parties prenantes permet de multiplier la créativité, de faire remonter des stratégies « gagnant-gagnant » et grâce à l’implication, d’aller beaucoup plus vite dans l’implémentation de votre plan d’action.
Sans oublier le bénéfice indiscutable en matière d’engagement, de fidélisation et de réputation.
Le saviez-vous ?
Il est plus facile de transformer un plan d’action RSE pragmatique en verbatim comptable pour la CSRD que de partir d’un discours comptable et juridique pour le transformer en stratégie RSE.
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